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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 21 juillet, lundi, 7 h. du matin.

Bonjour, mon grand bien-aimé, bonjour mon cher petit Saint, bonjour, beau jour, bonne fête, bonheur et tout mon cœur par-dessus le marché.
Comment as-tu passé la nuit, mon cher petit homme ? Bien, je l’espère ; sans cela, je ne me pardonnerais pas d’avoir dormi comme une marmotte toute la nuit. Il y a un an, à pareille date et à pareille heure, je faisais nos préparatifs pour notre voyage en Hollande et je stimulais la lenteur quasi guernesiaise des bons Saint-[Jeaunais  ?] pour l’arrangement de notre équipage. Aujourd’hui je n’ai rien à faire qu’à t’aimer et à me souvenir, besogne attrayante s’il en fut, et à laquelle je me mets toujours avec la même ardeur depuis le premier jour où je t’ai vu. Il faudra encore, et le plus tôt possible, que j’aille à la ville chercher les diverses petites choses indispensables pour notre EXCURCHIONNE qui sera aussi heureuse que la dernière avec quelques déceptions d’auberges et de paysages de moins, espérons-le. Mais, quels que soient la cuisine et l’ASPECT DE CES MONTAGNES, je suis sûre d’être heureuse et de m’amuser pourvu que tu te portes bien et que tu m’aimes un peu. Good festival et [illis.] fête ce soir.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 185
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa


Guernesey, 21 juillet 1862, lundi soir 7 h ½.

Je m’invite à ta fête, sans plus de cérémonie, et je suis des vôtres, c’est à dire à toi, mon bien-aimé, cœur, corps et âme. Je m’associe à tous les toasts qui se font à ta santé, à ton bonheur et à ta gloire. Je n’ai besoin pour cela ni de verre, ni de vin, il me suffit de puiser dans la source vive de mon cœur pour y trouver tous les amours, toutes les tendresses et toutes les admirations.
Sois heureux, mon grand adoré, pense à moi et souris-moi à travers toutes les effusions de la joie générale. J’espère que je te verrai ce soir, mais dans le cas où ton devoir de SAINT et d’hôte t’en empêcherait, je veux que tu saches que je ne t’en veux pas, que je t’aime et que je te bénis. Amuse-toi, sois TERRIBLE ! je ne te dis que ça. C’est assez. En attendant que tu reviennes auprès de moi, je pense à notre prochain départ et au bien que ce petit voyage te fera, sans compter mon bonheur personnel qui y trouvera son compte. La chose étant tout à fait décidée, je voudrais être déjà partie pour être heureuse plus tôt, tel est mon égoïsme et je ne m’en cache pas. À la santé des deux Toto [1] !!! Bravo !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

BNF, Mss, NAF 16383, f. 186
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

Notes

[1L’autre Toto est son fils François-Victor.

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