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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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14 juin 1862

Guernesey, 14 juin 1862, samedi 8 h du m[atin]

Bonjour, mon cher doux adoré ; bonjour mon sourire, mon parfum, mon rayon, ma joie, mon bonheur, mon amour, mon âme, bonjour, que tout ce que tu désires s’accomplisse sur la terre et dans le ciel, voilà ce que je demande pour toi à Dieu de toute la force de ma prière.
J’espère que tu as bien dormi et que tu te portes très bien. C’est avec cette joyeuse espérance que je me prépare à fêter ce soir notre bon petit samedi hebdomadaire. Et à ce propos, je crois qu’il vaut mieux que je ne lise pas la lettre concernant la pauvre mère Ledon parce que j’aurais l’air de me casser à moi-même l’encensoir Bonté sur le nez, quand c’est toi qui est le vrai bon, le vrai saint, le vrai généreux, le vrai sublime, le vrai divin. Moi, je ne suis que la mouche de tous tes adorables coches et mon bourdonnement perpétuel c’est : je t’aime [1].

BNF, Mss, NAF 16383, f. 152
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

Notes

[1Hugo donne ce jour-là le dernier bon à tirer pour Les Misérables.

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