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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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6 mars 1855

Jersey, 6 mars 1855, mardi après-midi, 2 h.

Quoique vous m’ayez autorisée à rester à l’infirmerie, mon cher petit chirurgien major, je n’en compte pas moins copire à mort tout à l’heure. Ne vous ayant pas pour garde-malade, c’est le mieux que je puisse faire pour occuper mes maux que d’aligner les VȎTRES. Ce faible jeu de MOTS vous dit mieux que je ne saurais le faire dans quel état de santé et d’esprit je suis. Quant à moi, je ne m’en vanterai pas, au contraire, car je suis grognon, malingre et abrutie [1].
Dites-donc, vous, il me semble qu’avant d’aller faire votre cour à Mme Dulac et AUTRES, vous auriez pu venir me donner des nouvelles de l’empaillement du czar [2] et m’apprendre les dépêches télégraphiques auxquelles je m’intéresse tant comme vous savez, ce qui m’aurait donné l’occasion d’entrevoir une fois de plus votre cher petit museau, ce qui ne m’est pas indifférent. Du reste, maintenant je n’y compte plus à cause de l’heure et des diverses choses que vous avez à fouetter. Je ne vous attends plus que ce soir. Jusque-là, il faut que je tâche de passer mon temps fort gaillardement. Je l’ai trouvé : vous aimer, vous aimer et vous aimer.

Juliette

BNF, Mss, NAF 16376, f. 99-100
Transcription de Magali Vaugier assistée de Guy Rosa
[Blewer]

Notes

[1Comme l’indique la lettre de la veille, Juliette est indisposée.

[2Le tsar Nicolas Ier meurt le 2 mars 1855.

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