Guernesey, 24 mars 1861, dimanche, 7 h. ½ du matin
Bonjour, mon doux adoré, bonjour comment as-tu passé la nuit ? Aussi bonne que l’autre, je l’espère et j’espère aussi que ton état général de santé est satisfaisant autant que cela est possible à présent. Quant à moi, mon cher adoré, ne t’inquiète pas, je serai prête demain. Après j’aurai tout le temps de me reposer, et quant à mes douleurs j’espère qu’elles se calmeront d’ici à demain. Je vais faire tout ce qu’il faut pour cela. En attendant il faut me permettre de geindre parce qu’il semble que cela me soulage un peu. D’ailleurs je crois que je n’en aurai pas trop le temps aujourd’hui car j’ai encore bien des choses à faire pour me rien laisser derrière moia en souffrance. Mon bien-aimé, je te souris, je te baise, je t’aime, je suis bien si tu es bien, heureuse si tu es heureux. Je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16382, f. 82
Transcription de Florence Naugrette
a) « derrière en moi ».