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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 28 janvier 1855, dimanche, 4 h.

Je tiens à vous donner cette petite lichette de restitus aujourd’hui, mon petit Toto, pour qu’il ne soit pas dit que je n’ai pas fêté notre amour un dimanche. Dès que mon cœur vous aura chanté son petit Te Deum et brûléa son petit grain de tendresse sous votre cher petit nez, je me mettrai à copire à mort. J’espérais presque vous voir ce matin à cause du beau temps, mais vous n’êtes pas venu comme un gros insouciant que vous êtes. Tout cela n’empêche pas que je vous aime, mais cela diminue d’autant mon bonheur comme vous le pensez bien. Du reste, je vous mettrai bientôt au pied du veau rôti, nous verrons comment vous vous comporterez envers lui et envers moi sans l’aide de la moindre Allix ou de la plus petite Préveraute [1]. Vous avez cinq jours pleins pour préparer vos armes et vous mettre en état de faire honneur à votre imprudente fanfaronnade de vendredi dernier. Jusque-là, je veux bien vous encourager par une généreuse confiance et croire que l’attrait de ma seule personne suffit à votre amusement comme votre sourire suffit à mon bonheur.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16376, f. 50-51
Transcription de Magali Vaugier assistée de Guy Rosa.


a) « bruler ».

Notes

[1Juliette Drouet féminise le nom de Préveraud.

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