Paris, 4 juin [18]79, mercredi matin, 7 h.
En l’absence de tout renseignement sur toi et sur ta nuit, mon grand bien-aimé, je m’efforce de prendre le désir ardent que j’ai que rien ne laisse à désirer dans ta santé et dans ton sommeil pour une certitude. Tout à l’heure j’irai m’assurer moi-même de tout ce qui m’intéresse, y compris ton cœur, que je veux tout entier ou… rien. En attendant tu as reçu une lettre de convocation de l’Académie pour la séance de demain, jeudi, avec prière instante de n’y pas manquer à trois heures. Un billet de faire-part de la famille Perrin d’assister à l’enterrement de Mme Perrin qui a eu lieu hier. Deux lettres à moi adressées, l’une de notre cher Paul Meurice pour te faire savoir qu’il viendra te voir tantôt de deux à trois heures mais qu’il ne pourra pas dîner ce soir avec nous à cause de la répétition générale de la pièce [1] qui doit passer demain jeudi. L’autre lettre de Mme Edmond Adam qui me prie de l’inviter à dîner samedi prochain en même temps que Bonnat. Toutes ces choses simples en elles-mêmesa se compliquent énormément à cause de l’incertitude de la représentation de Meurice. Demain, jeudi, Flaubert doit venir dîner et je ne sais pas où lui écrire pour l’avertir de ne pas venir. Je compte sur toi pour m’aider à me tirer de cet embrouillamini et j’espère en ton amour pour m’aider à sortir confiante de cette vie et à entrer radieuse dans l’autre.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF, 16400, f. 141
Transcription de Chantal Brière
a) « même ».