29 novembre 1858

Guernesey, 29 novembre 1858, lundi matin, 8 h. ½

Bonjour, mon bien-aimé, bonjour à tout crin et à tout cœur, bonjour. Rien ne bouge encore chez vous, ce qui ne prouve pas que vous ne soyez déjà à l’œuvre depuis longtemps. J’espère que vous avez bien dormi et que toute votre santé est en bon état ? Tantôt j’enverrai savoir chez Naftel s’il a des bas élastiques. En attendant vous avez oublié ma commission, celle de vous informer si on aime les nèfles dans votre goum. Tâchez donc d’y penser avant qu’elles ne disparaissent pour jamais. Je voudrais bien savoir aussi pourquoi je n’ai pas eu La Ligue cette semaine, non que je m’en soucie pour moi personnellement mais pour cette bonne Miss Leboutillier que cette lecture amuse et intéresse extrêmement. Si tu l’as reçu, et si cela ne te dérange pas de me l’apporter, tu seras bien gentil d’y penser. Il ne serait pas mal non plus de songer un peu au livre du docteur [1] car il n’y a plus que quinze jours d’ici à la grande solennité [2], sans compter que j’ai mon dessin à tirer de vos griffes, ce qui n’est pas chose facile. Si vous voulez, mon cher petit homme, nous tirerons cela au^a clair aujourd’hui pendant qu’il fait doux. Jusque-là, je vous aime à fond d’âme et je vous baise au galop.

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 332
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « à ».