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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 13 novembre 1858, samedi matin, 9 h.

Bonjour, mon doux bien-aimé, bonjour avec toutes les tendresses de mon cœur. J’espère que tu as passé une bonne nuit et que ta gorge ne te fait plus mal. Cependant, je crois que tu as tort de la fatiguer tous les jours par des lectures très passionnantes, surtout dans la saison où nous sommes et où les enrouements et les inflammations des bronches poussent naturellement et sans provocations. Après cela, tu as l’avis du docteur qui vaut bien [mieux] que ma sollicitude… peu éclairée. L’important est que tu ne souffres pas et que tu conserves ton admirable voix le plus longtemps possible. Tu vas avoir aussi un peu de tranquillité maintenant que le grand va-et-vienta des visiteurs est arrêté jusqu’à l’année prochaine. J’espère en outre que la stupide affaire Quesnard n’osera pas avoir de suite et que tu es seras quitte pour lui faire une petite morale à huis-clos comme toi seul sais et peut en faire, qu’il acceptera avec docilité et reconnaissance. En attendant, il faudra que nous nous entendions sur l’invitation Lefebvre [1]-Ménage. Demain soir, je te ferai part de plusieurs papotages hideux dont je ne t’avais pas entretenu tant que nous pouvions pas nous trouver dans la nécessiter de nous mêler plus intimement à ce groupe parce que je trouvais inutile de te donner des préventions probablement injustes contre ce Ménage que je ne connais pas mais dès qu’il s’agit d’un rapprochement sérieux, je dois tout te dire pour que tu saches ce que tu crois pouvoir faire pour satisfaire le désir de ces braves gens sans risque pour ta dignité. Tantôt si tu as le temps, nous en parlerons. Jusque-là, je t’aime.

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 322
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « va et vien ».

Notes

[1Il s’agit du proscrit Lefèvre.

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