Paris, 31 mars [18]78, lundi matin
Cher adoré, je suis bien heureuse que tu aies passé une très bonne nuit et que ta santé ne me laisse rien à désirer que la continuation de cette belle, bonne et glorieuse vie aussi longtemps qu’il plaira à Dieu de te l’accorder et de me laisser vivre auprès de toi pour t’admirer, pour te vénérer et pour te bénir. Lesclide vient de venir et je lui ai remis le nouveau paquet de demandes venues depuis hier [1]. Il sera bien impossible, je le crains, de satisfaire à toutes mais on fera pour le mieux. Quant à moi, pourvu que j’aie ma petite loge cachée d’où je puisse t’applaudir à main et à cœur que veux-tu ? je ne demande pas autre chose. Je baise avec dévotion ton divin front et tes chers petits pieds que j’adore.
[Adresse :]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF, 16400, f. 87
Transcription de Chantal Brière