15 avril 1872

Paris, 15 avril [18]72, lundi matin, 7 h.

Mon cher petit grand homme, je me lève comme je me suis couchée l’esprit tout rempli des admirables vers que tu nous as lus hier et le cœur bondé d’enthousiasme, de vénération et d’amour. Je n’ai pas dormi de la nuit mais je ne m’en plains pas, au contraire, car jamais je n’ai été plus heureuse et mieux portante que pendant cette longue insomnie. J’attends que la matinée soit un peu plus avancée pour t’envoyer tes épreuves et tes bonnes feuilles plus le livre de LOUIS XVII bis, ter, quater etc. etc. En échange je te prierai de me faire donner des nouvelles de ta nuit. J’espère que tu auras bien dormi et que tout est à souhait autour de toi. J’ai cru devoir inviter d’Hervilly à dîner pour demain mardi, mais je crois qu’il ne faut pas tarder davantage à rappeler tous les Lefèvre, Vacquerie en tête, au festival du dimanche. Je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 102
Transcription de Guy Rosa