Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1858 > Février > 5

Guernesey, 5 février 1858, vendredi soir, 5 h.

Encore un peu de temps, mon cher petit homme, et vous me reverrez pendue à votre bras et ne vous quittant plus d’une semelle, au moins tant que vous voudrez bien me souffrir à côté de vous. Dans ce moment-ci, il faut que j’épuise ma couturière, laquelle profiterait de mon absence pour cancaner avec Suzanne aux dépensa de mes sous et des vôtres. Pendant ce temps là, les jours grandissent, et le printemps s’avance pour chasser l’échéance de nos climats d’hiver. Je suis flattée que mon illustration [1] vous ait donné dans l’œil et que vous ayez été forcé de rendre justice à mes TABLEAUX, cela ne vous arrive pas souvent aussi est-ce un vrai triomphe quand je vous arrache un cri d’admiration enragé, quel bonheur ! Mais ce sera encore bien PIRE, si vous revenez de bonne heure ce soir prendre le THÉ avec moi. Je le désire sans oser l’espérer pour ne pas trébucher de cette douce espérance dans la plus amère déception dans le cas où tu ne pourrais pas revenir assez tôt et je t’aime de toutes mes forces, de tout mon cœur, et de toute mon âme.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16379, f. 26
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « dépends ».

Notes

[1La lettre précédente comportait un portrait de Téléki.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne