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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 27 déc[embre] [18]78, vendredi matin, 10 h.

Cher bien-aimé, je me suis INDULGÉE [1] ce matin au point d’être très en retard en restitus et en ménage. Je ne m’en plains qu’à cause de cela et dans mon entendement se mêle le regret de penser que tu as encore eu une mauvaise nuit pendant laquelle tu as beaucoup toussé et beaucoup soupiré comme si tu souffrais. Tout cela n’est pas fait pour m’égayer, au contraire, aussi suis-je plus près de pleurer que de rire. J’espère que tu pourras sortir aujourd’hui et profiter du beau rayon de soleil qu’il fait en ce moment. À propos de soleil je te signale l’éclipse de Mme Magnin [2] qui envoie dire par télégramme qu’elle ne peut pas venir dîner ce soir. Toujours même silence de Bardoux. Cela veut-il dire qu’il viendra ? Chi lo sa [3] ? That is the question  ? dont je me fiche d’ailleurs pourvu que tu m’aimes et que tu ne souffresa pas, je remercie Dieu et je t’adore.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 216
Transcription de Chantal Brière

a) « souffre ».

Notes

[1Anglicisme : « to indulge » signifie ici s’accorder du bon temps, se dorlotter, se faire plaisir.

[2Veuve de Charles Magnin (1783-1862), écrivain et journaliste au Globe puis au National, spécialiste de théâtre et grand admirateur d’Hernani et des Burgraves ?

[3Expression italienne : « Qui le sait ? »

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