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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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23 juin 1878

Paris, 23 juin [1878], dimanche soir, 6 h.

Cher bien-aimé, quelle journée remplie encore pour toi que celle-ci ! Tout autre que toi en serait écrasé et succomberait de fatigue. Toi, heureusement tu parais ne pas t’en apercevoir. En revanche, moi, j’ai une courbature chronique rien que de te voir piocher sans relâche comme tu le fais nuit et jour et jour et nuit. Aujourd’hui, entre autresa, je suis à quia, sans avoir rien fait… que d’assister à ton travail. Dieu sait ce qui va te tomber encore sur la tête ce soir, car il est probable que Louis Blanc ou quelqu’un des siens viendra te relancer dans la soirée pour le centenaire de Rousseau [illis.] à l’anniversaire de la prise de la Bastille [1]. J’espère que tu résisteras à la prière tenace, mais bien déraisonnable de Louis Blanc et je te demande bien pardon de mon outrecuidante immixtionb dans des choses qui ne me regardent pas. C’est bien assez que tu me permettesc de t’adorer de toute mon âme.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 166
Transcription de Chantal Brière

a) « entr’autre ».
b) « immixion ».
c) « permette ».

Notes

[1Hugo avait reçu une lettre d’un collectif conduit par Louis Blanc qui souhaitait associer le centenaire de Rousseau à celui de Voltaire, fêté en cette même année 1878 et proposait pour ce faire la date du 14 juillet, symbole du lien entre la philosophie des Lumières et la Révolution.

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