Paris, 16 juin [18]78, dimanche matin, 11 h.
Cher bien-aimé, je me reproche de t’occuper de mes informes restitus quotidiens surtout quant tu es, comme aujourd’hui, tiraillé dans tous les sens par les centenaires, les congrès, les conférences qui pullulent et qui, tous, tiennent à l’honneur, que je comprends de reste, d’être présidés par toi. Je devrais avoir le courage de m’effacer et de me taire devant toutes ces exigencesa de premier ordre mais mon lâche égoïsme, jusqu’à présent, ne veut pas y consentir. En attendant que j’en triomphe, je te prie de ne pas trop m’en vouloir et de prendre ton mal en patience. Peut-être aurons-nous les enfants à dîner ce soir car Mme Lockroy m’a fait demander de leur garder deux places à table, en tout cas, ce qui est très facile si tu n’invitesb personne d’ici là. Cher bien-aimé, je te souris et je te bénis, sois heureux autant que tu es grand et aimé par moi.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 159
Transcription de Chantal Brière
a) « exigeances ».
b) « invite ».