Paris, 18 février [18]78, lundi soir, 6 h.
Depuis ce matin je trime comme une pauvre malheureuse sans pouvoir en finir avec les papiers, les paperasses et le reste. Je suis abrutie et je ne sais plus où donner de la tête. C’est pourquoi je me réfugie dans ta pensée qui est pour moi le saint des saints et je m’y donne la joie de t’y aimer à cœur que veux-tu. Il est arrivé pour toi une invitation du ministèrea de l’Instruction publique pour la soirée musicale qui y sera donnée jeudi prochain (21) : c’est très bien, c’est très bien, ça ne peut pas vous faire de mal ni à l’un ni à l’autre. D’autre part, une lettre du pauvre Bénézit dont la femme vient d’être exclue de para l’autorité d’un bonapartiste, ad hoc, de l’Exposition universelle [1]. Cela est d’autant plus surprenant qu’elle avait obtenub une médaille pour ses fleurs artificielles à l’Exposition universelle de 1867. Pour protester contre ce déni de justice elle ouvre chez elle jeudi 21 une exposition qu’elle me prie d’aller voir ne se doutant pas la pauvre femme que cela m’est tout à fait impossible. Si j’en avais la force et le temps ce n’est pas par là que j’irais mais où vous irez demain, mon sénateur, et autre part encore où je voudrais pouvoir vous suivre nuit et jour.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 47
Transcription de Chantal Brière
a) « de part ».
b) « obtenue ».