Guernesey, 7 janvier [18]68, mardi, 8 h. ¼ du m[atin]
J’espère que tu as passé une bonne nuit, mon cher bien-aimé, puisque tu es déjà levé ? Moi aussi j’ai très bien dormi et je t’adore, ce qui vaut encore mieux. J’ai remis la fête des Rois à ce soir à cause des Marquand et comme élément de gaîté en plus. Quand nous ne sommes qu’entre nous, nous n’avons besoin d’aucun renfort de ce genre. Ta bonne humeur et ton entrain suffisent de reste à notre joie et à mon [illis.]. Voilà bientôt trente-cinq ans que je l’éprouve et que je te le prouve. À propos de fête, j’espère que Mme Chenay se trouvera bien de celle de Corbin ce soir mais je ne l’envie pas. Pends-toi, brave [illis.], on aura goinfré chez un SIXTIS [1] et tu ne t’en seras pas donné une indigestion [2] ! Quel malheur ! En attendant, je prépare mon petit balthazar et ma grosse fève pour ce soir et j’y associe d’avance le cher petit roi des Barricades et son AUGUSTE FAMILLE [3].
BnF, Mss, NAF 16389, f. 7
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette