[18]33a
Samedi matin
[17 août 1833] [1]
La journée d’hier a été bien heureuse – Celle d’aujourd’hui sera bien triste, bien longue à passer – Je ne te verrai pas – Je t’ai promis d’être courageuse et résignée – Il me serait facile d’être tout cela – s’il ne s’agissait pas de notre séparation – Je t’avoue que ton absence me trouve toujours lâche et révoltée – Je t’aime – j’ai besoin de toi – Je t’aime – Je ne suis contente et heureuse qu’auprès [de] toi – Loin de toi – je souffre, je pleure – je doute –
Je suis bien malheureuse de t’aimer autant puisqu’il faut que tu passes la plus grande partie de ta vie loin de moi –
On ne répète que ce soir – Je sors pour mes costumes – Si tu viens ce soir, fais moi demander au théâtre.
Adieu, n’oublieb pas que je t’aime – de toutes les forces de mon âme.
Juliette
[Adresse]
14e
[ Pr ?] Victor
BnF, Mss, NAF 16322, f. 62-63
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) Date rajoutée sur le manuscrit d’une main différente de celle de Juliette.
b) « oublies ».