Paris, 19 août [18]77, dimanche matin, 9 h.
Tu as raison, mon cher bien-aimé, de vouloir l’égalité entre la fête de Petit Georges et celle de Petite Jeanne [1] puisqu’il y a égalité de tendresse pour eux dans ton grand cœur. Quant à moi, je mettrai avec un égal plaisir mes petits plats dans les grands et le vin de champagne à la discrétion de tous. C’est grand dommage qu’on ne puisse pas joindre au programme la loge de six places que Ritt vient d’envoyer en s’excusant pour lui et pour Larochelle de ne pouvoir pas répondre à notre invitation ce soir. Pour ma part, quoique ce soient de très braves gens tous les deux, je m’en console aisément en pensant que nous avons les enfants et leurs jeunes parents à déjeuner et à dîner aujourd’hui. Quant à demain, je pense qu’il faudrait en maintenir l’institution afin d’avoir le droit, en bonne justice, de réclamer plus tard le service non-interrompu de notre nombreux personnel. Après cela tu feras ce que tu voudras, comme pour madame Chenay, que tu oublies peut-être ? Moi, je n’oublie pas de t’adorer, c’est mon bonheur.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 225
Transcription de Guy Rosa