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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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15 septembre [1838], samedi après-midi, 2 h.

Oui, vous êtes mon bon ange bien-aimé. Vous avez beau cacher vos ailes, votre nimbe rayonne toujours. Vous êtes la bonté, la douceur et la patience même. Vous êtes mon amour. Si je n’étais pas votre maîtresse, je voudrais être votre servante, car après le bonheur de vous adorer, je voudrais avoir celui de vous servir à genoux. Vous êtes mon grand petit homme, vous êtes mon tout. Mon pauvre bien-aimé, vous avez bien des bobos mais cela ne vous empêche pas d’être le plus beau des hommes. Rien ne vous défigure. Vous, on vous donnerait 17 coups de poinga dans le nez que vous n’en seriez que plus i. Parions. Vous renâclez parce que vous savez bien que vous perdriez si vous teniez l’enjeu. Quand donc nous ferez-vous sortir ? Je vous déclare que je commence à rancir dans mon coin et à me manger aux vers de la Revue départementale. Il n’est que temps, dépêchez-vous si vous voulez en retrouver encore un petit tronçon de votre vieille Juju.

BnF, Mss, NAF 16335, f. 227-228
Transcription d’Élodie Congar assistée de Gérard Pouchain

a) « poings ».


15 septembre [1838], samedi soir, 8 h. ¼

Ah ! ça, mon atroce petit homme, est-ce que vous allez joindre à toutes vos cruautés celle de ne pas venir ? Ce serait gentil et me referait bien l’humeur. Je crois que si vous étiez capable d’une pareille méchanceté, je ne vous le pardonnerais de ma vie. C’est déjà bien généreux à moi de vous pardonner toutes ces agaceries que vous faites à cette stupide grisette. Au reste c’est la dernière fois car vous me faites trop de mal à ce jeu-là et je ne veux plus le souffrir. Maintenant, apportez vos gales que je les attrapea et soyons bons amis. J’AIME TOTO !!!!b J’ai vu Mlle Hureau qui venait savoir des nouvelles de Claire et lui apporter quelques nippes. Au reste Claire venait de lui écrire et puis pendant qu’elle était là, les ouvriers de Jourdain sont venus apporter l’élastique en me priant d’excuser leur maître qui n’avait pas pu venir comme il l’avait promis aujourd’hui. C’était pour la vérification mais je l’avais entièrement oubliée. Il viendra lundi. Et puis votre tisanec est faite. Et si vous étiez là, tous les malheurs seraient réparés, je vous demanderais pardon de tous vos trines et je l’obtiendrais.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16335, f. 229-230
Transcription d’Élodie Congar assistée de Gérard Pouchain

a) « attrappe ».
b) Les quatre points d’exclamation courent jusqu’au bout de la ligne.
c) « tisanne ».

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