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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 17 décembre [18]73, mercredi matin, 9 h. ¾

Je t’aime. Ce mot suprême, alpha et oméga de mon âme, renferme toutes les joies, tout le bonheur, toutes les douleurs et tout le malheur de ma vie depuis le premier jour où je te l’ai dit jusqu’à aujourd’hui. Tu le sais aussi bien que moi, et je ne t’apprends rien en te disant cela. Seulement, ce dont tu ne te doutesa pas, peut-être, c’est l’incurable maladie dont je suis atteinte. Maladie qui résiste à tous les calmants, à tous les antidotes que tu me prodigues avec tant de patience et tant de douceur, avec tant de persévérance et tant de pitié qu’il faut que mon mal soit bien invétéré pour résister comme il le faut à la guérison. Fait qui ne prouve rien contre la bonté du traitement et le dévouement du médecin, pas plus que contre le désir du malade de guérir et contre sa reconnaissance pour celui qui le soigne. Cela étant, il ne reste plus comme dans tous les cas de [figure  ?] que l’éloignement. L’absence est un remède héroïque qui guérit ou qui tue, ce qui est la même chose… Ce n’est pas ton avis, mon divin Docteur ? Je t’obéis avec le désir ardent de te donner raison en guérissant sur place.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 350
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « doute ».

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