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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 11 novembre [18]73, mardi, midi ¼

J’ai toute la peine possible à faire prendre patience à l’estomac de Petite Jeanne qui crie la faim et demande son DEUjeuner à toute force. Polichinelle lui-même ne peut pas la distraire de son idée fixe : DEUjeuner ! C’est pourquoi, mon cher petit Papapa, tu feras bien de te hâter de cesser ton travail et de t’inonder d’hydrothérapie si tu tiens à garder ta popularité vis-à-vis de Jeanne ; si tu veux, nous sortirons tout de suite avec ta petite commère pour profiter du beau soleil et en même temps aller prendre des nouvelles de ton cher malade et savoir pourquoi on ne l’a pas opéré ce matin. Tout cela gagnerait à être fait tout de suite. En attendant, je pense à la nécessité de faire face à la blanchisseuse aujourd’hui et au fort déjeuner de demain et aux galasa nombreux de jeudi avec ce qu’il me reste d’argent. Marie Tudor devrait bien ouvrir son escarcelle et la vider tout entière dans ma bourse vide aujourd’hui même. Je crois que te voilà, enfin ! Quel bonheur ! Hélas, c’était une fausse joie. Non, c’est bien toi, c’est bien vous, vive la joie et les pommes de terre [1] ! Je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 317
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « au gala »

Notes

[1Citation de la pièce Le Mardi Gras et le lendemain, ou vivent la joie et les pommes de terre, esquisse en un acte et demi, pièce de « MM. Saint Laurent, Durand, et Florentin » parue en 1830.

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