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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 3 novembre [18]73, lundi matin, 9 h.

Un temps charmant ce matin, mon cher bien-aimé, et signe de Petite Jeanne si on avait la bonne pensée de l’envoyer déjeuner encore avec toi aujourd’hui. J’espère que cette charmante inspiration viendra tout naturellement à la maman et je m’en réjouis d’avance pour toi et pour moi. Entre temps, retour de Bruxelles, j’ai demandé à nos trois servardes ce dont elles avaient besoin pour leur lit, voici leur réponse unanime : une couverture de laine pour chacune d’elles, un traversin pour Mariette et un oreiller pour Suzanne. Quant à nous, je crois que nous n’avons pas besoin de plus d’une couverture de laine pour chacun de nous. Mes gribouillis ont cela de commun avec les monologues d’Arlequin se racontant à lui-même son histoire, ce qui finit par l’embêter à force d’être toujours la même. Moi aussi je rabâche mon monotone train-train de la vie et mon beaucoup trop éternel amour, toujours les mêmes et qui doivent finir à la longue par exaspérer ta patience. Autre guitare : Est-ce que tu n’as plus rien à me donner à copire ? Le peu que tu m’as donné cette semaine m’a remise en goût et j’en demande d’autre avec voracité. Je ne choisis pas : Quatre-vingt Treize, Les Quatre vents de l’Esprit ou autres merveilles, j’accepte tout avec reconnaissance, enthousiasme, ravissement et bonheur. Maintenant ma plume vous tend son bec.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 309
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

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