25 octobre 1873

Paris, 25 octobre [18]73, samedi matin, 8 h. ¼

Cher adoré, je t’envoie mon amour le plus tendre et le plus religieux, je te souris et je te bénis. Depuis ce matin je m’occupe de ton installation auprès de moi et tu pourras y coucher ce soir. J’ai pensé que la commode serait une table naturelle pour poser tes papiers et je te la laisse ainsi que la petite toilette. Je ferai mettre ton four à glace près de la fenêtre comme tu le désires^a. Je te débarrasse de la fontaine et de la plus grande de mes malles, ce qui te permettra de faire tenir les tiennes à l’aise. Enfin, mon cher adoré, je me fais la plus petite possible pour te faire la place aussi grande que le permet l’exiguïté de mon logis. Je suis si heureuse de t’avoir près de moi que je trouve tout facile. Mariette m’a remis tout à l’heure une lettre qu’elle croit retenue au passage hier, à bonne intention, et que tu as eu l’attention, meilleure encore, de m’envoyer ce matin. Merci, mon adoré bien-aimé, de ta scrupuleuse loyauté envers moi, je t’en suis bien profondément reconnaissante. Cela te portera bonheur et à moi aussi, merci, je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 301
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « désire ».