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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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2 avril [1836], samedi matin, 10 h. ¼

Bonjour, le plus aimé et le plus cher des hommes, bonjour. Je voudrais bien savoir comment vous allez, mes deux petits amis, comment vous avez passé la nuit et comment vous vous trouvez ce matin. Je suis inquiète de ce bobo que tu as négligé, je crains qu’il n’augmente et ne t’empêche de sortir. Si ce malheur arrivait, je serais bien heureuse toute seule dans mon coin. Rien que d’y penser j’en suis toute triste. Une autre fois, mon gentil petit Toto, il ne faudra pas me cacher rien de ce que vous aurez de mal, j’ai droit de tout voir et de tout savoir.
Bonjour, mon Toto chéri. J’ai été avec toi toute la nuit en pensée quand je ne dormais pas, en rêve quand je dormais. Je ne sais pas ce qui est arrivé, mais je n’ai pas pu me réchauffer de toute la nuit. Jamais, je crois, je n’ai eu aussi froid, maintenant même j’ai encore froid. Cependant vous aviez fait tout ce qu’il fallait pour nous réchauffer. Mais, mon cher petit foyer de chaleur, lorsque vous vous éloignez de moi tout mon calorique se retire vers mon cœur, c’est ce qui est cause que j’ai si froid à l’intérieur. Vous devriez par humanité rester auprès de moi toutes les nuits, je vous assure que j’aurais bien soin de ma chère petite COUVERTURE.
Je t’aime toi, oui, que je t’aime, c’est bien vrai dans le fond de mon âme. Je voudrais te donner ma vie dans un baiser bien long.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16326, f. 258-259
Transcription d’André Maget assisté de Guy Rosa

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