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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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14 juin 1857

Guernesey, 14 juin 1857, dimanche après-midi, 2 h. ½

Tu t’es adroitement esbigné tantôt, mon cher petit homme et franchement je conviens que tu as eu raison de fuir ma pauvre maussade personne qui devient de jour en jour moins praticable. Pourtant ce n’est pas faute de t’aimer trop que je suis ainsi, au contraire, et je crois que je serais moins désagréable si je ne t’aimais pas plus que mes forces. De tout cela il résulte que nous vivons chacun de notre côté comme des [oies  ?], moi, du moins et que le bonheur en profite pour courir ailleurs. Mlle Allix est venue me voir tout à l’heure mais cela ne suffit pas pour me faire prendre ton absence en patience. Ma poule a pondu un charmant petit œuf au grand effroi de ses petits poulets que son chant de bravoure terrifiait. Jusqu’à présent néanmoins elle ne les a pas encore reniés mais nous sommes aux aguets tout prêtsa à les défendre s’il est besoin. Voilà, mon cher petit homme, les nouvelles de cette relevée. Tiens ! Vous voilà sur votre balcon vous peignant et vous brossant aux quatre vents à la face de l’océan, des hommes et de Dieu pendant que je vous aime à tous crins.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 108
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

a) « près ».

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