Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1837 > Janvier > 7

7 janvier [1837], samedi après midi, 3 h. ½

Mon petit Toto chéri, vous me faites du chagrin quand vous riez de mes infirmités parce que je crois que vous ne m’aimez pas puisque vous ne me plaignez pas. Cependant je dois avouer que vous avez été bien gentil et bien bon après et je vous en remercie de tout mon cœur. Je vous aime mon cher petit homme. Je vous aime bien beaucoup, ce qui est cause que je m’afflige de tous les petits qui anicroches qui font obstacle à votre plaisir et à mon bonheur.
Je continue à être rouge comme une tomate. C’est à peine si je vois où je pose ma plume. J’aurais vraiment besoin de beaucoup d’exercice.
Si vous pouviez venir me chercher pendant qu’il fait encore jour je suis sûre que cela me ferait du bien. En attendant mon cher petit homme je vais faire mes quatre tours en vous aimant et en pensant à vous. Jour. Tenez, décidément vous êtes mon Toto chéri et je vous aime plus que plein mon cœur. Je vous baise de l’âme et je vous souhaite tout le bonheur que je devrais avoir.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16329, f. 27-28
Transcription d’Erika Gomez assistée de Florence Naugrette


7 janvier [1837], samedi soir, 4 h. ¾

Mon cher petit homme, je savais bien que vous ne viendrez pas me chercher et que c’était pour vous débarrasser de moi qui vous me faisiez la promesse de revenir tout de suite. Mais je ne vous en veux pas, ce n’est pas le jour où vous avez été très gentil qu’il faut vous gronder, ça ne serait pas encourageant. Je suis toujours stupide du mal de tête. Vraiment le bon Dieu n’est pas juste de m’envoyer cet horrible mal presque tous les jours : c’est trop. Mon petit Toto bien aimé, il faudra que vous me conduisiez très prochainement chez cet ignoble [V.  ? N.  ?] parce que je tiens à ce qu’il achève son barbouillage et que je vois que si je fais la délicate et la discrète, cela passera en conversation, ce qui me convient peu.
Je vous aime mon amour, je vous aime comme il n’est pas possible. Si cela continue ainsi progressivement j’en deviendrai folle après en avoir été bête.


7 h. ¼

Je vous demande mille fois pardon de l’injure que je vous ai faite au commencement de ma lettre. Vous êtes 44 mille fois charmant d’avoir pensé à votre vieille Juju pour la faire marcher un peu. Je vous aime, vous êtes mon amour, mon Oto mon Toto et mon ROI.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16329, f. 29-30
Transcription d’Erika Gomez assistée de Florence Naugrette

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne