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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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14 mars 1870

Guernesey, 14 mars [18]70, lundi matin, 7 h. ½

Toujours bon jour, mon cher bien-aimé, et aussi bonne nuit je l’espère, pour peu que tu aies réglé ton pionçage sur le mien. Naturellement mon rhume va de mieux en mieux malgré un revenez-y d’éternuements ce matin dont je suis encore toute étourdie. « C’est le dernier rayon (est-ce rayon ?) d’un feu prêt à s’éteindre [1] ». Je m’aperçois que je ne suis pas forte sur mes CLASSIQUES je m’en priverai avec soin dorénavant. Ce dont je ne me priverai jamais, avec toute la bonne volonté possible, c’est de t’aimer et de faire des pataquès à perte d’âme et de vue. Je me sens à l’abri de toute concurrence en cela toutes les duchesses et toutes les grammaires du monde civilisé ne peuvent rien contre mon amour et pour mon style. Je suis ce que je suis irréductiblement et immodifiablement… « Personne n’y peut rien, ni Satan, ni l’enfer. [2] » Attrapé ! Je vous adore de la tête aux pieds, de la terre au ciel, en narguant la syntaxe et la Saint-Albans [3] !Ta !!!

BnF, Mss, NAF 16391, f. 74
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

Notes

[1Corneille, Au roy, vers 36 : « C’est le dernier éclat d’un feu prêt à s’éteindre ».

[2Citation à identifier.

[3Hugo fréquente la Duchesse de Saint-Albans. Dans une lettre à ses fils du 17 février, il note : « Il y a ici deux charmantes femmes… la duchesse de Saint-Albans et sa fille Diana Beauclerck, ravissant parti pour Victor, s’il voulait se marier. » (CFL, t. XIV, p. 1294.)

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