Paris, 23 septembre [18]77, dimanche matin, 11 h.
Je suis heureuse, mon cher bien-aimé, que tu aies passé une bonne nuit. J’espère que la journée aussi sera bonne et belle pour toi et que tout ira aux souhaits de mon cœur. Je t’ai envoyé la lettre de recommandation pour Dierx à signer parce qu’on doit la venir prendre à midi. En même temps ta convocation pour le Sénat mardi à deux heures et demie, afin que tu sois averti d’avance de cette corvée. J’avais oublié hier de rappeler à Paul Meurice que nous comptions sur lui à dîner ce soir. Je viens de lui écrire pour l’en faire souvenir, mais il était déjà sorti, ce qui fait que je ne sais pas s’il viendra. Ta petite belle-sœur s’en va décidément demain à midi. Elle me prie de lui faire faire à déjeuner pour cette heure-là, ce qui va sans dire. Elle espère revenir chercher tes manuscrits dans huit jours si tu persistes à les lui faire emporter comme l’indique la simple prudence les choses étant ce qu’elles sont. Quel dommage que nous ne puissions faire cette commission nous-mêmes. Quelle joie ce serait de revoir, ne fût-ce qu’un jour, notre cher petit paradis de Guernesey [1]. Enfin, cela viendra peut-être un jour.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 259
Transcription de Guy Rosa