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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 14 oct[obre] [18]72, lundi matin, 6 h. 40 m.

Bonne chance encore ce matin mon doux grand bien-aimé, d’autant meilleure que c’est en général à la suite d’une bonne nuit pour toi. C’est avec cette pensée que je t’ai envoyé une bordée de baisers en échange du tien. J’ai remarqué que tu avais pris la précaution de mettre ton chapeau contre le soleil assez louche de ce matin et je t’en ai approuvé car rien n’est plus traître qu’un faux rayon, soit qu’il vienne du soleil ou des yeux de l’homme. À ce propos, quand donc nous donneras-tu à copier ou à collationner à Mme Chenay et à moi ? Est-ce que le moment n’est pas venu ? [1] Ce serait cependant bien opportun et bien charmant pour remplacer le soleil de là-haut qui fonctionne si mal depuis quelque temps. Penses-y, mon cher adoré, et tâche de nous donner bientôt quelques belles et bonnes choses à admirer et à dévorer. Pendant que je suis en verve d’indiscrétion, je te prie de me donner de l’argent car depuis samedi je paie et je vis sur la bourse de Suzanne et aujourd’hui encore c’est elle qui paiera la blanchisseuse. Après demain ce sera son mois de gages. Te voilà averti, cela ne me regarde plus. Ce qui me regarde c’est que je t’adore, c’est que tu es l’âme de mon âme.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 285
Transcription de Bulle Prévost assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Juliette Drouet s’occupait régulièrement des travaux de copie des manuscrits et de la correspondance de Victor Hugo. Elle était aidée de temps en temps par Mme Chenay.

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