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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 5 juillet 1859, mardi matin. 8 h.

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour de toute mon âme. Comment vas-tu ce matin, mon adoré ? J’espère que ton second bain t’aura fait dormir et que tu seras aujourd’hui en pleine possession de ta santé et bientôt en pleine jouissance du bonheur de la famille. En attendant je t’aime comme si j’étais seule à t’aimer et plus encore car je t’aime de tous les amours à la fois, plus le mien particulier qui les vaut tous. Cette phrase n’est pas très claire mais mon âme t’en donnera la définition au ciel. Jusque là, il faut que tu te contentesa de mes tendresses énigmatiques. À propos d’énigme, celle de Mme Ménage m’a empêchée de te dire hier que Préveraud avait été forcé de tuer son chien à coups de marteau pour se soustraire à sa fureur spontanée. C’est Mme Préveraud qui l’a dit à Mme Marquand en lui recommandant le secret. Tu vois qu’elle l’a bien gardé ! Mais le hideux de cette tuerie, c’est que Préveraud adorait son chien et qu’il est au désespoir d’avoir commis ce CANICIDEb… et de deux car le pauvre Loulou avait été expédié à peu près de la même manière. La morale de tout cela pour moi, c’est de n’avoir pas de chien et de garder mon cœur pour toi seul.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 156
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « contente ».
b) « CANNICIDE ».

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