Guernesey, 28 février [18]70, lundi matin, 8 h.
Bonjour, mon cher grand bien-aimé adoré, bonjour à cœur que veux-tu ? J’espère que tu as dormi comme un bon petit homme que tu es, sans souffrir et sans te réveiller, jusqu’à cette heure-ci. Quel beau temps ce matin ! On dirait que ce cher Février nous donne son plus aimable sourire, non comme ADIEU, mais AU REVOIR. Je réponds à ce charmant P.P.C. [1] par un redoublement d’amour pour toi et de reconnaissance pour lui et j’attends son retour l’année prochaine avec une douce confiance. Nous allons donc pouvoir reprendre bientôt nos charmantes promenades autour de l’île ! Le comble du bonheur, le comble du bonheur serait de voiturer Petit Georges, Petite Jeanne et leurs augustes parents tous les jours, TA !!!!!! Ils ne peuvent plus tarder longtemps maintenant à tenir leur promesse de venir au printemps. J’y compte et je PRÉPARE d’avance mes plus BELLES IMPROVISATIONS poétiques. Les vôtres n’ont qu’à bien se tenir devant mes JEUX FLORAUX. Je ne te dis que ça. TA !
BnF, Mss, NAF 16391, f. 59
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette