2 août 1840

3 août 1840

2 août [1840], dimanche après-midi, 2 h. ¼

Merci Toto. Merci mon petit o. Merci mon amour. Hou, ou, ou ! Je viens d’apercevoir^a une horrible chenille verte que j’ai précipitée avec horreur du parquet de ma chambre sur le pavé de la rue. J’en ai encore la chair^b de poule. Voilà le désagrément du jardinage à domicile. Jour Toto, papa est bien i, voime, voime je ne m’en fiche pas, c’est bien sûr, bien vrai. Que je voudrais que nous ayons encore un premier prix de version [1], l’appétit vient en mangeant et le premier prix de thème m’a donné faim pour tout le reste. Pauvre Charlot si j’étais ma maîtresse je te ferais un fameusement joli cadeau avec l’argent de ma TARLIRE mais c’est que je ne suis pas ma maîtresse non plus et voilà pourquoi la sauce de ton premier prix sera si courte pour ne pas dire si CHESSE. Aussi ce n’est pas juste et j’espère que le grand-père sera plus généreux que le petit mâtin de chien, on vous en donnera des premiers prix pour les recevoir comme ça. L’année prochaine au lieu d’un vainqueur nous en aurons deux, ce sera encore bien plus gentil, à deux ils auront CINQ PRIX [2] sans bourse délier ce qui sera un fameux tour de force tandis que vous il ne vous faut pas moins de 120 mille francs pour le même objet maladroit. Baisez-moi Toto, vous êtes bien i d’avoir augmenté mon trésor de cinq sous. J’avoue que je n’osais pas l’espérer. Donnez vos pieds que je les baise et puis vos mains et puis vos yeux et puis votre bouche et puis votre âme. Je vous aime Toto. Je vous adore Toto. Mettez cela dans votre tirelire avec mon cœur qui y est depuis longtemps.