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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Bruxelles, 3 septembre 1868, jeudi matin, 8 h. ½

Cher bien-aimé, si tu as bien dormi, j’ai bien dormi, si tu te portes bien, je suis en bonne santé et si tu m’aimes, je t’adore. Tout cela au conditionnel, excepté le dernier mot qui ne dépend d’aucune condition puisqu’il fait partie de moi-même ou plutôt qu’il est moi-même. C’EST BÊTE COMME TOUT CE QUE JE TE DIS LÀ [1], mais cela me va trop bien pour que je songe à changer de style et de manière. Il fait déjà bien chaud ce matin. Aussi resterai-je chez moi car, plus que jamais, sortir et marcher au soleil me fait mal. Si tu as le temps de venir de bonne heure tantôt, nous pourrons, si tu veux, prendre une voiture pour une heure ou deux. En attendant, je vais t’aimer d’arrache-cœur derrière mon volet. Pense à moi si tu peux pour que le temps me paraisse moins long et moins triste pendant ton absence. Je vais m’occuper de tes chaussettes et faire en sorte que tu les aies ce soir.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 244
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Réplique de Don César à un laquais, acte IV, scène 3 (Ruy Blas) : « C’est bête comme tout ce que je te dis là ».

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