Guernesey, 6 février [18]68, jeudi, 7 h. ½
Je t’aime, je t’aime, je t’aime. Voilà tout ce qui peut sortir de mon cœur endolori et triste. Il s’y ajoute encore l’inquiétude de savoir comment tu as passé la nuit. Ne t’étonne donc pas, mon pauvre cher bien-aimé, du laconisme soucieux de ma restitus ce matin. Dès que je t’aurai vu et que je saurai de bonnes nouvelles de ta santé et de ton cœur, je reprendrai confiance et goût à la vie. Jusque là, je t’aime, je t’aime, je t’aime et c’est tout.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 36
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette