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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 6 novembrea [18]79, jeudi matin, 8 h ½

Cher bien-aimé, je sors de chez toi pour la seconde fois, ayant à cœur de te baiser in anima vili [1], quel latin ! et te remettre en main propre la lettre de tes banquiers de Londres dont tu étais très préoccupé ces temps derniers, mais tu dormais à poings fermésb malgré ta fenêtre tout grandec ouverte, le chant des oiseaux, le beau soleil et les grands coups de brosse de la fidèle Mariette sur tes habits. Ce que voyant, je n’ai pas voulu te réveiller et j’ai rapporté ici la précieuse lettre en attendant que tu puissesd en prendre possession toi-même. Je sais déjà que les Lesclide ne pourront pas dîner avec nous ce soir. Malheureusement nous ne sommes pas à temps pour inviter personnee à si bref délai et je le regrette beaucoup en sentant mon insuffisance dans ce long intérim que nous fait l’absence de tes chers enfants [2]. Enfin nous tâcherons d’être heureux tout de même.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 267
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette

a) « octobre ». Sur le manuscrit, le mot est rayé et corrigé en « novembre » au crayon.
b) « poing fermé ».
c) « grand ».
d) « puisse ».
e) « personnes ».

Notes

[1« Sur une âme vile », expression latine.

[2Le 10 août, Lockroy, qui a épousé Alice Lehaene, veuve de Charles Hugo, en 1877, est parti pour l’Italie pour des raisons de santé. Le couple a emmené avec lui Jeanne et Georges, les deux petits-enfants de Victor Hugo, qui souffre beaucoup de cette absence.

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