Paris, 25 juillet [18]79, vendredi matin, 11 h.
Cher bien-aimé, j’ai attendu pour t’écrire l’arrivée de L’Officiel [1] afin de te renseigner sur l’ordre du jour d’hier au Sénat mais jusqu’à présent L’Officiel continue de briller par son absence. J’espère que tu n’auras pas à le regretter et qu’il n’y a pas lieu pour toi d’aller au Sénat aujourd’hui. En revanche, il sera tout à fait nécessaire que tu répondes séance tenante à la lettre d’Anatole de la Forge venue ce matin, qui t’informe que le Cercle Républicain des ouvriers de Saint-Quentin a voté à l’unanimité et par acclamation ta Présidence d’Honneur. Ce cercle te prie de lui permettre d’attacher ton grand nom à son existence ? Le président Hérouard, [Demanet ?], tes amis Henry Martin Sénateur, Villain député et Malézieux et lui, Anatole de la Forge, qui font partie de ce cercle républicain, espèrent que tu daigneras accepter l’offre qui t’est faite par tant de bons patriotes. Moi je me joins à eux et à lui pour avoir l’occasion de t’offrir ma présidence à corps à cœur et à cris une fois de plus et avec l’approbation de la République française une et indivisible comme mon amour.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 186
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette