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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 8 juillet [18]79, mardi matin.

« L’été est froid, la bise est forte
« Et il pleut là-haut sur les monts.
« Aimons, qu’importe !
« Qu’importe, aimons ! » [1]
C’est ce que je pense, c’est ce que je fais, c’est ce que je dis, c’est ce que je gribouille, c’est ce que je chante à tue-tête, à tue-cœur, à tout âme au-dedans et au-dehors de moi-même, partout et toujours.
Tâchez d’en faire autant, mon cher petit dormeur adoré et béni. En attendant vous êtes menacé de dîner avec moi tête à tête. Tout le monde de là-haut dîne en ville et je n’ai fait aucune invitation pour aujourd’hui. Lesclide, que j’ai vu tout à l’heure, dîne en famille chez son gendre. Donc, mon pauvre trop aimé, il faut te résigner à la triste nécessité de ce tête à tête non prémédité. À propos de Lesclide, il était venu trier dans tes livres ceux que tu dois donner à la personne qui t’a rendu le portrait de ton Charles enfant et t’apporter les remerciements des trois aéronautes car il paraît qu’ils ne sont vraiment que trois en tout, ce qui a permis à Lesclide de te prier de lui donner la quatrième place, ce à quoi j’ai consenti de ta part, le refus, d’ailleurs, n’étant pas possible. Autre guitare, la carte en deuil de Pietri (Sénateur) ! Qui donc trompe-t-il ici ? Une lettre de Jouaust qui demande une réponse. Une lettre de Madame Louise Retoux (la seconde), qui désire te soumettre le projet d’un nouveau journal de femmes dont elle serait la rédacteur en chef. Je ne m’y oppose pas même si tu veux y collaborer à plume et à poil. Les libertés sont libres et moi aussi.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 172
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Citation des Burgraves (I, 5) : air chanté par le Comte Lupus, « L’hiver est froid, la bise est forte / Il neige là-haut sur les monts. / Aimons, qu’importe ! / Qu’importe, aimons ! ».

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