Paris, 18 août [18]79, lundi matin, 10 h.
Tu fais bien, mon cher petit homme, de rattraper ce matin le sommeil que tu n’as pas eu cette nuit. Dors, mon doux adoré, puisse ton rêve te montrer mon amour réel qui te sourit et qui te bénit. Je suis allée déjà deux fois auprès de toi pour te donner la bonne petite lettre de Mme Alice [1] qui contient de bonnes nouvelles de nos deux chers petits. Il parait que le pauvre M. Lockroy ne va pas encore mieux [2]. Il est vrai qu’il n’a pas eu beaucoup le temps d’user de sa nouvelle hygiène. J’ai aussi à te donner unea lettre très touchante de Camille Sée qui t’envoie le rapport imprimé qu’il a fait à la Chambre de l’état de la Femme en France [3]. Il m’écrit aussi à moi pour s’excuser de n’avoir pas pu venir me voir avant de partir pour Trouville où il est avec sa famille. La protégée de ta nièce – cousine, la religieuse Marie-Josèphe [4], est venue tout à l’heure avec une lettre de tendre et respectueuse reconnaissance pour l’appui que tu lui asb donné auprès de Grévy qui l’a très bien reçuec et qui lui a promis de lui rendre son mari tout de suite. Elle repartira pour Tulle demain mais elle désire tant te voir qu’elle reviendra probablement ce soir.
Je t’aime, toi, entends-tu ? Je t’aime !
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 204
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette
a) Le mot « une » est écrit deux fois.
b) « a ».
c) « reçu ».