11 décembre 1863

Guernesey, 11 décembre [18]63, vendredi matin, 8 h.

Rebonjour, mon cher petit homme, je t’aime, et si tu as passé une bonne nuit je suis heureuse et je te bénis. Quant à moi j’ai admirablement dormi et je me porte bien et j’en veux bien une autre [trois lignes illisibles]. Je pense que nous [illis.] notre petite association^a de lecture et de collation lundi prochain M^me Chenay et moi. Je me sens pénétrée d’allégresse et de bonheur. Jusque-là je fais force de bras et de jambes pour ne rien laisser de trop essentiel en arrière. Malheureusement le tontonnage du ménage revient tous les jours et tant qu’il n’y aura personne pour me remplacer dans ce fatigant et insipide travail je serai forcée de le faire moi-même. Du reste, au point de vue de l’exercice il n’a pas de mal à me trémousser comme je le fais tous les jours. Suzanne, qui ne se trouve pas assez occupée à ce qu’il paraît [illis.] rapporter de nouveau son poulailler ici c’est la trois ou quatrième fois depuis deux mois mais puisque cela t’amuse je ne m’y oppose pas. Moi-même je ne suis pas fâchée de voir courir, picorer et se pourchasser tout ce petit harem en plume. Cela fait un fond agréable sur mon mur et me donne prétexte à remplir une page de ma restitus d’un tas de petites cocottes. J’espère que je pourrai sortir un peu avec toi et aller voir où en est MA MAISON et mon BANC [1]. Il serait bon que pendant que je m’impatiente en toute confiance sur l’achèvement de ce banc [COCNODOPE  ?] il fût déjà chez vous en place depuis longtemps. [illis.] qui vient de me pousser subitement exige une prompte vérification. Aussi, quel que temps qu’il fasse tantôt, attendez-vous à me voir courir aux renseignements. En attendant je vous [adore  ?]

BnF, Mss, NAF 16384, f. 279
Transcription de Gérard Pouchain

a) « associons ».