Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1863 > Octobre > 23

Guernesey, 23 octobre [18]63, vendredi après-midi, 2 h. ½

Ma restitus est un peu désheurée, comme tu vois, mon cher petit homme, mais mon cœur ne l’est pas, lui, car il pense à toi toujours. Seulement tu ne peux pas te figurer à quel point tout mon temps est pris par les mille et un détails de la vie : ta maison versée dans la mienne, le déménagement et, par-dessus tout, l’alourdissement des années, tout cela constitue pour moi quotidiennement plus d’occupations que je n’en peux faire. Heureusement que le déménagement avance et que je vais avoir bientôt une auxiliairea. Hélas ! c’est encore là une de mes préoccupations et un de mes soucis. Que sera cette auxiliairea ? that is the question dont la réponse sera peut-être une immense déception et un grand ennui, mais à quoi bon te remplir l’esprit de mes embêtements anticipés ? Il sera toujours temps de geindre quand je serai aux prises avec eux. En attendant je veux te sourire pour te remercier de toute la peine que tu te donnes pour me faire une chambre digne d’une déesse. J’espère que notre bonheur s’y trouvera si bien logé qu’il ne voudra plus en sortir jamais et que nous vivrons là toute une longue et heureuse vie côte à côte, le cœur près du cœur, et âme dans âme. Mon doux adoré, sois béni de Dieu comme tu l’es par moi.

J.

BnF, Mss, NAF 16384, f. 233
Transcription de Gérard Pouchain

a) « auxilliaire ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne