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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 18 juillet 1855, mercredi matin, 11 h.

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour autant que je t’aime, bonjour. Je t’ai à peine vu hier. Est-ce que je ne te verrai pas davantage aujourd’hui ? Ce sera triste car depuis bientôt huit jours, je ne t’aurai pas vu une heure en tout. Je sais bien que tu travailles et que tu te dois à ta famille. Mais je sais aussi que tu passes des heures entières soit à ta terrasse, soit au parapet du Dick à voir se baigner les femmes ; amusement bien INNOCENT certainement mais qui me prive de toi presque autant que le ferait le plaisir le plus criminel. Demain, je ne pourrai pas te voir tout naturellement puisque c’est ta fête. Après demain Téléki s’emparera de toi, il me restera donc samedi pour te voir officiellement. C’est assez maussade en somme. Après cela, je le juge ainsi d’après moi qui ne suis rien moins qu’aimable aujourd’hui. Je suis assez souffrante et j’ai eu la fièvre toute la nuit, ce qui m’a empêchée de prendre un bain ce matin. Aussi je te prie de ne pas prendre au pied de la lettre toutes mes plaintives doléances et de n’en perdre ni un coup d’œil ni un coup de dent. En attendant, je t’aime à tous crins et je te baise à l’envers et à l’endroit. Je te remercie pour ce pauvre Luthereau de la bonne lettre que tu as écrite à Dumas [1]. Seulement je ne veux pas que tu sois triste même épistolairement ou je m’en vais.

Juliette

BNF, MSS, NAF 16376, f. 285-286
Transcription de Magali Vaugier assistée de Guy Rosa

Notes

[1À élucider.

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