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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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5 février [1836], vendredi soir, 8 h. ½

Je suis rentrée chez moi en bonne compagnie, comme vous savez mon cher petit bijou. J’ai trouvé la porte ouverte sous prétexte que Mme Lanvin était venue avant d’aller au conseil. J’ai trouvé aussi que les petites s’amusaient à me découdre les tableaux pour avoir des perles de jais, ce qui m’a paru une invention indrôle (comme dirait M. V.) Enfin, moitié malade, moitié en colère, j’ai dîné et me voici vous racontant toutes mes infortunes. Savez-vous que je vous aime mon bien-aimé ? Savez-vous que vous êtes mon bijou le plus précieux ? Savez-vous que vous êtes mon grand tout ?
Décidément si notre mobilier est un si grand obstacle à notre logement, je suis tout à fait décidée à ce que nous le vendions pour faciliter les emménagements et les déménagements et pour mettre un peu de beurre dans nos épinards. Je te conseille d’y réfléchir et de voir si l’Allemand voudrait s’en accommoder. Outre la rentrée de ses fonds, et l’extinction d’une dette pour nous, il aurait l’avantage de posséder le mobilier le plus inlogeable de tout le royaume, ce qui n’est pas à dédaigner par les maisons qu’on fait. Au reste pensez-y, je suis toute prête.
Je t’aime. Voilà la vraie, la grande, la seule affaire de ma vie.

J.


BnF, Mss, NAF 16326, f. 71-72
Transcription d’André Maget assisté de Guy Rosa

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