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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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2 novembre 1862, Guernesey, dimanche soir, 4 h.

Va, mon pauvre bien-aimé, profite de cette belle soirée, promène-toi, sois heureux autant que tu es grand et que tu es aimé et bénia par moi. Je t’adore.
Je suis bien triste de ne pouvoir pas t’accompagner dans cette douce promenade, mais mon chien de pied s’y refuse absolument [1]. Cependant je crois que malgré lui il est en train de guérir et c’est pour cela que je fais le sacrifice de mon bonheur d’aujourd’hui dans l’intérêt de mon bonheur à venir. Mais aussi, dès que je pourrai mettre une patte devant l’autre, comme je te tourmenterai pour faire de grandes promenades, dût ton travail en souffrir un peu. Du moins je le dis à présent, parce que cela n’est pas possible, mais jamais au grand jamais je ne me permettrai de te demander de me sacrifier une seule minute de ton inspiration. J’y perdrai trop et l’Humanité aussi. Seulement, au lieu de rester chez moi comme une bûche pendant que vous courrez la BICHE, j’emboiterai le pas auprès de vous et il faudra bien que vous marchiez droit dans le sentier de la VERTU. En attendant, je me confie en votre honneur. Voime, voime, ah ! le bon billet qu’a Juju ! Enfin, je fais de nécessité vertu et je VOUS SURVEILLE.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 228
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « bénis ».

Notes

[1Juliette Drouet est régulièrement sujette à la goutte.

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