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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 29 septembre 1862, lundi matin, 8 h.

Bonjour, mon grand bien-aimé, bonjour, je t’aime. Voilà la première pensée qui me vient en m’éveillant, la première parole qui soit de mes lèvres et le premier mot que j’écris ce matin : je t’aime, je t’aime, je t’aime. J’espère que tu as passé une bonne nuit, aussi bonne que la mienne qui n’a rien laissé à désirer. Enfin, mon pauvre cher grand homme, j’espère encore que tu es sorti pour un bon bout de temps de tous tes tracas domestiques et de domestiques. Ce n’est pas une raison pour que tu te reposes, bien au contraire, je ne le sais que trop, mais ce sera une meilleure condition pour ton travail que les apaisements de tous ceux que tu aimes et qui t’entourent. Quant à moi, mon cher bien-aimé, je m’efforcerai de respecter ton labeur sacré en étant bien SAGE, bien résignée et bien peu exigeante dans mon amour impatient et de plus en plus avide de toi et de ta présence. Je tâcherai de ne te troubler en rien et de t’aimer pour t’aimer, sans rien attendre et sans rien demander en échange. Voilà mes résolutions, puisse mon égoïsme ne pas les faire vaciller une seule fois. En attendant, je t’aime de toute mon âme.

Juliette

BNF, Mss, NAF 16383, f. 196
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

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