Paris, 6 mars 1882, lundi matin, 9 h.
J’espère, mon grand petit homme, que ton Élatine va faire merveille avec le beau temps aidant de son côté. Je suis très contente que tu te sois décidé à user de ce remède inoffensif, dans tous les cas, puisque ce n’est que de l’eau de goudron [1] mieux préparée, paraît-il, que l’ancienne. J’ai déjà vu Lesclide qui doit revenir en sortant de son bureau tantôt de trois à cinq heures pour se mettre à ta disposition pour autant de copies et de journaux que tu voudras. Je te fais souvenir, aussi, que tu as invité à déjeuner pour ce matin Grévin [2] et Bogino et que tu as réunion dans les bureaux à 2 h., tantôt, pour l’élection sénatoriale du département de l’Eure et séance publique à trois heures. Tout cela se suivant dru et presséa. Cet embarras de charrettes ne t’ennuierab peut-être pas autant que le mien, d’abord parce que tu n’en es responsable qu’avec toi-même ; tandis que moi, j’ai la crainte d’être grondée par toi ce qui m’est excessivementc sensible. Cependant Dieu sait si je tâche de faire de mon mieux. Enfin j’espère que tu apprécieras mon intention en excusant le fait. De quoi je te remercie d’avance en promettant de m’observer davantage dans mes invitations. Je t’aime, je t’aime.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 17
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette
a) « pressée ».
b) « ennuieras ».
c) « excissement ».