Paris, 5 mars [18]79, mercredi matin, 8 h.
Cher bien-aimé, Mariette m’assure que tu as passé une bonne nuit et je viens de constater avec bonheur par moi-même que tu dors encore en ce moment. Cela étant, je commence ma journée avec un joyeux entrain qui se continuera toute la journée, je l’espère. Jusqu’à présent je n’en sais pas davantage quant à l’emploi de notre temps tantôt parce que L’Officiel [1] n’est pas encore venu. Irons-nous à Versailles ou chez Bonnat [2] ? That is the question. Pour moi j’aime mieux Bonnat parce que je suis plus près de toi et que je te verrai doublement dans ta personne et dans ton portrait. Ah ! voici qu’on m’apporte les notes des objets que tu as achetés et payés hier à Mme de Nar [3] moyennant 1500 francs acquittés par elle, plus une lettre très aimable pour toi et pour moi où elle se félicite de l’honneur que tu lui as fait en la recevant. Tout est donc terminé de ce côté-là et j’en suis bien aise parce que cela finissait par agacer aussi bien elle que nous. Entre temps, comme on dit en Belgique, voici encore une note à payer de 252 F. 50, fourniture du VIEUX CHÊNE, prixa débattu et convenu d’avance. Je vais te la faire porter par Mariette et me dépêcher de faire mes affaires pour être prête à faire tout ce que tu voudras tantôt. Je t’adore.
[Adresse :]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF, 16400, f. 65
Transcription de Chantal Brière
a) « pris ».