[Paris], 2 janvier [18]79, jeudi matin, 8 h.
Quelle joie, mon pauvre bien-aimé, savoir que tu as eu une presque bonne nuit ! C’est la seconde fois en moins de huit jours ce qui me fait espérer que tu vas bientôt rentrer dans le rail du sommeil régulier, quel bonheur ! Moi aussi, à ton exemple, j’ai mieux dormi cette nuit et je suis toute fringante ce matin. Il est vrai que ma chère petite lettre [1] a dormi sur mon cœur et que je la relis ce matin afin de la savoir par cœur et par âme avant de la serrer dans le reliquaire de mon chevet.
Le temps hideux toute la nuit est admirable en ce moment. Tâchons d’en profiter, toute chose cessante, dans l’intérêt de ta chère santé, qui est ma vie. Je t’adore !
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 3
Transcription de Chantal Brière