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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 21 février 1858, dimanche, 4 h. ¾ du soir

Tu crois que je suis restée à la maison, mon bien-aimé, mais mon âme à pris la poudre d’escampettea, et s’en est allée avec toi. Il n’est resté ici que ce qui ne vaut pas la peine d’être compté, ni bougé. Du reste, tu as manqué le ménage Préveraud quelques secondes, car tu tournais le dos à la grille au moment où toute la famille entrait. Elle venait de faire visite de DIGESTION à Mlle Loisel, corvée qui nous pend au nez à nous-mêmes et dont je voudrais bien que nous fussions débarrassés. En attendant, je suis bien impatiente de savoir si on pourra arranger MA cuillère, ce qui ne serait pas douteux une minute si nous étions à Paris au lieu d’être à Guernesey. Ce serait vraiment grand dommage que mon expédient ne pût pas servir à raccommoder ce joli bijou en bois pour lequel j’ai fait tant de frais, D’ESPRIT et de MATIÈRE. J’espère que je n’aurai pas cette déconvenue humiliante et que je ne serai pas obligée, après te l’avoir extraite de force, de te la rendre de bonne volonté. Dès que tu auras un moment à donner à cette intéressante affaire, tu seras bien gentil de me le dire pour que je me tienne prête. Jusque là, je t’aime de toutes mes forces.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16379, f. 40
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « escampète ».

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