Paris, 17 déc[embre] [18]78, mardi matin
Cher grand bien-aimé, trop aimé, Mariette m’assure que tu as bien dormi ; j’espère qu’elle ne se trompe pas et j’en suis tout heureuse. J’espère, aussi, que la journée sera favorable et que rien d’attristant ne s’y mêlera. La Dame attendue [1] inutilement hier soir a envoyé un télégramme pour s’excuser et pour demander si elle pouvait se présenter ce soir à la même heure. J’ai répondu que : oui. Cela fait, j’ai dépouillé ta correspondance qui me paraît plus volumineuse qu’intéressante. Le temps, de plus en plus couvert, me semble tourner au dégel, ce qui n’empêchera pas notre promenade tantôt, je l’espère, car je sais combien tu as besoin de cette diversion à ton travail absorbant de tous les jours et je me tiendrai prête pour cela. Je te prierai seulement de tâcher d’être rentré à sept heures, si tu peux, à cause du coiffeur et du dîner. Je t’embrasse ad hominem.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 210
Transcription de Chantal Brière