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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 25 avril [18]78, jeudi matin, 11 h.

Cher bien-aimé, je lutte le plus que je peux contre la maussade influence du temps froid et chagrin d’aujourd’hui et j’y parviens à peine car je crois que, forcément, nous ne pourrons pas sortir tantôt. Cette crainte n’est pas faite pour m’ôter mon mal de tête et me rendre ma gaietéa et c’est pourquoi je m’en plains et pourquoi j’en grogne. Je cherche quelque agréable diversion et je n’en trouve pas d’autres que celles-ci : je t’adore, « excusez du peu ! ». Comme scie la lettre de Mme Weldon, le dessin de Saint-Victor et la traite Rousselle, deux mille deux cent trente et un francsb à payer après-demain 27 avril samedi. Si tu n’es pas content avec ça c’est que tu es difficile. J’ai été très émue ce matin en revoyant le beau portrait sans barbe qu’on a fait de toi en 1862. Tu sais que j’ai toujours regretté que des raisons de santé t’aient forcé à sacrifier la moitié de ta sublime beauté. Aujourd’hui encore, malgré ta majestueuse barbe blanche, je regrette de ne plus voir ton noble et doux visage en son entier. Ce demi incognito, tout admirable qu’il soit, ne me console pas de la vue à ciel ouvert de tes divins traits. Je le dis à votre nez et à votre barbe. Tant pis si cela vous fâche. Moi ça ne m’empêche pas de vous adorer. Bisquez !

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 111
Transcription de Chantal Brière

a) « gaité ».
b) « deux milles deux cents trente et un francs ».

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